LE VISAGE DE FRIA APRES LE DECES DU PRESIDENT CONTE ET LE COUP DE FORCE DES MILITAIRES

Dans la ville de Fria, située à environ 160 km de Conakry la capitale, tout est normal au lendemain de l’annonce du décès du général Président Lansana CONTE. Abritant la 1^ère usine d’alumine en terre africaine, celle qu’on appelait autrefois ‘‘Petit Paris’’ semble jouer la carte de l’indifférence et de la résignation. Aucune réaction de tristesse ou de joie n’a été constatée. Juste un peu d’étonnement et très vite la vie a repris son train-train quotidien : la plupart des commerces sont restés ouverts et aucune précipitation malgré quelques personnes désireuses de faire des provisions. Il faut rappeler que demain, c’est la fête du réveillon. L’usine d’alumine qui est le poumon économique de la ville et un peu aussi celui de la Guinée continue de marcher et seules l’administration, les banques et les écoles sont restées fermées alors que les petits commerces sont ouverts et la circulation urbaine est tout à fait normale.

Déjà durement touchés par une crise économique et politique qui dure depuis plusieurs années, les guinéens qui ont plusieurs fois tenté des révoltes pour faire changer les choses mais à chaque fois durement réprimées, ont perdu l’envie de se battre et comme par fatalisme s’en remettent à DIEU. Malade depuis de nombreuses années, Lansana CONTE a plusieurs fois été déclaré mort. Sa mort survient à un moment où l’on s’y attendait le moins. Des rumeurs faisaient déjà état de sa mort depuis le 10 décembre mais à chaque fois démenties par les autorités. Aucune réaction particulière également à l’annonce du communiqué des Forces Armées qui disent avoir pris le pouvoir. Malgré les communiqués et les démentis qui se succèdent, il semble qu’aucun coup de feu n’a été tiré et que les proches du Président Défunt ne semblent nullement inquiétés à en juger les interviews contradictoires qu’ils continuent d’accorder aux chaines étrangères France24 notamment. Les prochains jours, voire les prochaines heures risquent d’être décisives.

D’un point de vue général, les guinéens aspirent plus que jamais au changement et se gardent bien de la moindre manifestation tant ils ont été déçus par le passé. Comme s’ils attendait que la situation devienne plus claire et surtout moins difficile économiquement pour sortir dans les rues manifester leur joie ou peut-être leur tristesse.

Noel Etienne GNIMASSOU

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