IL M'A RACONTE FRIA AVEC TANT D'EMOTION...

(Nous rappelons que Mr LE PORS Raymond a été le dernier Chef de service de Groupe Energétique de l'époque Péchiney à Fria et fondateur du site Friaconceptforum)



Désolé mes amis, j'avais oublié qu'il me restait la suite à écrire:
le 4 février 1993, me voici donc au 9ème. Un repas froid m'attend, désolé mais c'est infect!
Je rejoins ma chambre, elle est minuscule, j'ai juste de quoi ranger ma valise, debout, au pied du lit.
Un climatiseur placé à proximité de l'oreiller fait beaucoup de bruit, il souffle de l'air chaud vers ma tête, pas de froid!
Nuit blanche...
A 6 heures, salle de bain et douches communes, je constate que c'est très sale... GRR!
Cà ne commence pas très bien et je suis complètement démoralisé.
Petit déjeuner dans la salle commune, j'ai à peine avalé mon café que l'on me demande sur le palier.
Le SDT, Monsieur Rudy Gomperts vient me chercher. J'attrape dans ma valise, à plat sur mon lit, quelques vêtements et nous voici en route vers l'usine.
Dans la voiture, les présentation faites, M. Gomperts continue à me saper le moral... Le GE est dans un état catastrophique me dit-il et je vais devoir dans l'immédiat préparer l'arrêt général qui aura lieu dans CINQ JOURS...
M. Gomperts parle vite, mais je me rappelle de toutes ses paroles au cours de ce court voyage des immeubles vers le GE qui m'attends.
J'aurai de nombreuses vannes d'air à changer, je vous avoue que je n'y comprends rien!
Mais me voilà installé, enfin presque... L'ancien chef du GE refuse de me cèder son bureau, d'ailleurs il refuse aussi de venir au boulot et de me passer la suite!
Mais j'ai signé et je me mets donc au travail sous les yeux très "vigilants" de mon SDT.
Mon travail doit lui plaire car il finit par me faire confiance et me laisse travailler sans surveillance.... OUF!
Au cours de l'un de ses passages au GE, j'en profite pour lui faire remarquer que je ne pourrai pas rester à Fria dans les conditions d"hébergement qui sont les miennes... Il promet de faire le nécessaire et me propose d'aller habiter chez lui. Ce que je refuse bien sur!
L'arrêt général aura bien lieu à la date prévue et les fameuses vannes d'air d'alimentation des DP étaient remplacées à midi... Mission accomplie!
Le SDT est heureux, moi aussi.
Pourtant le soir il faut redémarrer le groupe. Vers 19 heures, je rejoins le 9ème pour diner avant de revenir terminer l'allumage.
Pas de lumière, pas d'assenceur, je monte les neuf étages en m'éclairant à l'aide de mon briquet. Je me brule plusieurs fois les doigts et à maintes reprises, je me suis retrouvé "à quatre pattes" après avoir louppé une marche.
Après une repas froid rapide, la descente est encore plus périlleuse (rire).
Me voici de retour au GE, l'allumage se passe normalement et vers minuit je peux enfin rejoindre "ma suite" du 9ème!
Chose promise chose due, après le départ des "nantis" missionnaires des apaves, je récupère une vraie chambre avec une vraie salle de bain et une vraie baignoire, mais hélas, jamais d'eau.
Le SDT a fini par se fâcher, j'ai aussi récupéré mon bureau et mon prédécesseur a fini par prendre l'avion, sans d'ailleurs me rencontrer une seule minute.
Il ne me reste plus qu'à prendre "seul" la suite en lisant les quelques documents qu'il m'a laissé, ils sont bien rares et pas rangés.
Je découvre que les visites des apaves ne sont pas à jour et que les observations faites au cours des précedentes missions par ces contrôleurs n'ont jamais été suivies d'effets.
Une vraie galère.
Une chaudière neuve est en fin de montage (la n° 4). Je fonde beaucoup d'espoir sur cette réalisation car les autres sont aussi très fatiguèes.
Un dimanche, un ventilateurs de la chaudière 3 tombe en panne. On vient me chercher aux immeubles, et le SDT me surprends assis en plein soleil sur le chassis du ventilateur. J'attends l'équipe d'astreinte!
Il est surpris de me trouver là et m'encourage encore. Je commence à désespérer.
Au cours de cette période difficile, je n'ai tenu que grace à l'aide, aux encouragements et à l'amitié de M. Gomperts que j'ai tout de suite apprécié.
Mais il y a eu aussi et surtout mon cher Makan Condé, Contremaitre entretien et son adjoint et ami, feu Thierni Ousmane Diallo.
Coté exploitation j'ai pu me reposer sur le contremaitre Oumar Baldé et pour toute la production d'eau sur mon ami Gobicko.
Finalement, après 45 jours au 9ème, j'ai enfin rejoint une belle et grande villa, la CD 9.
Ma famille m'a rendu visite lors des vacances de pâques et le moral remontait doucement.
J'avais conservé les domestiques de mon prédécesseurs, je les ais d'ailleurs conservés pendant tout mon séjour.
Le groupe ne fonctionnait pas bien et il était très sale!
Je ne pouvais pas comprendre comment une installation dans cet état de salissure pouvait fonctionner.
Je m'en ouvrais à M. Gomperts qui tout de suite m'a autorisé à recruter 6 personnes en régie pour rénover le GE.
C'est ainsi que j'ai récupérer mon brave Diallo dit "Picasso" en raison de ses talents de peintre, il venait de partir à la retraite. Avec son équipe, je lui ai confié la rénovation des murs du GE mais aussi des machines et des chaudières.
Le résultat a dépassé mes espérences... Enfin le GE pouvait être présenté aux invités de passage!
Et vous ne me croirez peut être pas, mais avec le travail éffectué en parallèle par l'équipe de Makan, le GE fonctionnait de mieux en mieux et mon moral atteignait bientôt le beau fixe.
Je finissais par bien connaitre mon personnel et je remarquais très vite "les jeunes loups" qu'il fallait pousser dans la hiérarchie, sans trop bousculer les anciens!
Mais celà fera partie de mon prochai numéro, en espérant cette fois que je n'oublie pas.
Merci de m'avoir lu, c'était sans doute le passage le plus difficile à écrire compte-tenu de la mauvaise impression que m'ont laissée ces premiers mois dans cette ville que j'allais vite découvrir et tant aimer!

Commentaire n° 1 posté par Raymond hier à 22h01