AUGMENTATION DU PRIX DU CARBURANT

La nouvelle est tombée hier soir dans un communiqué sur les ondes de la RTG comme un couperet : le prix du carburant passe de 4300 Fg à 7000 Fg soit une augmentation de 60%.

La nouvelle, ou plutôt la très mauvaise nouvelle est très dure à avaler pour les consommateurs guinéens. Toujours dans l’attente des dividendes du changement annoncé depuis les grèves de l’an dernier, ils n’avaient vraiment pas besoin de cela. Imaginez un peu que tout les prix qui étaient déjà trop élevés vont se mettre à grimper sans aucun contrôle et sans espoir de baisser un jour pour soulager le panier de la ménagère qui se vide jour en jour. C’est vrai la conjoncture internationale, conjuguée avec l’instabilité au Proche-Orient et la crise financière, ne donnait pas trop de marges de manœuvre au 1^er Ministre et la facture pétrolière mettait à mal les caisses de l’Etat. Mais avec tous les engagements pris et toutes les promesses faites, on reste toujours dans l’espoir de vivre mieux et de voir enfin le bout du tunnel dans un pays qui regorge pourtant de potentialités et de richesses. Facture pétrolière ou fracture économique ? Le gouvernement a tranché pour la seconde.

Partagés entre colère et résignation, l’immense majorité des guinéens encaisse le coup sans trop broncher et nul ne peut dire si à l’instar des pays de la sous-région (Sénégal, Côte-d’Ivoire, Burkina, etc.), on connaîtra des mouvements de protestation contre la vie chère. Modèle de scandale économique dans un pays qualifié de scandale géologique, hydraulique, etc., on ne sait plus à quel saint se vouer. L’eau et l’électricité se font toujours plus rares dans les maisons, les prix du sac de riz, du pain et des denrées de première nécessité augmentent chaque jour comme pour se mettre à jour avec le calendrier. Par effet de ricochet, le prix du carburant va les entraîner à la hausse malgré les timides mesures d’accompagnement censées soulager les travailleurs. Le seul vrai espoir reste la promesse d’ajuster le prix du carburant à la baisse en fonction de la baisse du prix du baril.

Le 1^er Ministre, à mon avis, avait sous-estimé l’ampleur de la tâche qui lui a été confiée et depuis un an de primature, le niveau de vie des guinéens a au mieux stagné sinon il a empiré. Ses trop nombreux voyages à l’étranger montrent son désintérêt pour ce qui passe dans le pays profond. Chantale COLE qui a eu l’indélicatesse de dire la même chose a été convoquée à la police puis expulsée manu militari vers la France assortie d’une interdiction de territoire de 15 ans. Pour quelqu’un né en Guinée (ce qui li donne de facto la nationalité guinéenne), on ne comprend pas comment il peut être expulsable même si il revendique la double nationalité. Pour terminer, en relisant notre constitution, il y est écrit que le délit d’opinion n’existe pas en Guinée et qu’il y a désormais dans ce pays, un ministre en charge des droits de l’Homme.

 Les mauvaises langues diront pour plaisanter qu’il faut rebaptiser « Air Guinée » par « Kouyaté Air Service » en mémoire de la compagnie aérienne « Guinée Air Service » qui appartenait à un de nos compatriotes dénommé aussi Kouyaté. Malheureusement cette plaisanterie ne soulagera pas les difficultés quotidiennes des guinéens. Hélas . . .