FIN DE L’AUDIT TECHNIQUE SUR L’ETAT DE L’USINE

Certaines personnes auront vraiment du souci à se faire. Les audits en cours à l’usine sont en train de révéler au grand jour une partie des mauvais agissements et des malversations qui s’opéraient pendant les 14 mois de la crise.

Deux secteurs sont particulièrement concernés : le Groupe Energétique et le Magasin du Bureau d’Etudes. Au GE, on a découvert que pendant des mois, l’eau potable à destination des Cités était à peine filtrée et pas du tout filtrée. Le chlore économisé était ensuite revendu sur le marché. Plusieurs installations ont été sabotées et vidées de leur huile. On parle de plusieurs milliers de litres d’huile qui se sont évaporés sans laisser de trace ! Quant au carburant, inutile de revenir sur les différents incidents survenus pendant cette crise et que nous avons largement couverts : les centaines de litres saisis par le Commissaire de Police, les altercations entre les militaires et les Gendarmes, etc. pour ne citer que ces deux cas. Le Commissaire central et son adjoint ont d’ailleurs été mutés malgré leur bonne gestion de ces cas de vol. La reprise en main de l’usine par les employeurs et la rigueur annoncée ont déjà permis de réduire de 7 à 8 M³ la consommation quotidienne de gazole. 7 à 8 000 litres d’écart par jour, on se demande où passait la différence ! Etalée sur plusieurs mois, la facture risque d’être élevée. Et même très élevée !

Hormis le Groupe Energétique, le Magasin du Bureau d’Etudes représente à lui seul ce qu’on pourrait qualifier de casse du siècle. Alors que le lieu était gardé 24^h/24^h, des voleurs ont pu scier le cadenas de la porte d’entrée et s’introduire pour dérober des matériels lourds, gros et de très grande valeur : plus d’une dizaine de groupes électrogènes, des contacteurs, des disjoncteurs, et presque tout l’équipement qui devait servir à remplacer l’installation de contrôle et régulation de l’Evaporation. Selon certaines sources, le montant du préjudice s’élèverait à plus de 500 000 dollars US ! De quoi donner le vertige ! Désignée comme responsable, l’entreprise de gardiennage ESMUG a fait arrêter plus d’une vingtaine de ses agents. L’enquête situera peut-être les responsabilités et fera la lumière sur ces malversations. Mais si rien n’est retrouvé, il sera impossible à l’ESMUG de rembourser un tel montant : 35 milliards de Francs guinéens !

La fin des audits est prévue cette semaine avec le contrôle du parc automobile. Là aussi, il faut signaler que beaucoup de véhicules n’ont pas été rendus par certains retraités de 2009. Certains détenteurs auraient revendus les véhicules qui leur ont été confiés et d’autres se sont fait escroquer.

Au travail des auditeurs, il faut ajouter celui d’un huissier et d’un auxiliaire de justice. Leurs conclusions déboucheront sur des sanctions et des poursuites judiciaires. A coup sur !

Tous ces faits ne manqueront pas de saler le montant qu’il faudra mobiliser pour relancer les activités de l’usine. En attendant le rapport final d’audit, il n’y a pas de doute que certains sont en train de passer des mauvaises nuits.

Comments

[Philippe Corduant]

Anciens de Pechiney, nous lisons ces nouvelles avec une grande tristesse. Il était évident que l'usine dont nous avons été fiers, ferait l'objet de pillage malgré une surveillance renforcée.
Toute la population de Fria doit se mobiliser pour aider la justice à trouver les coupables et aider à la remise en marche du site coûte que coûte avec des personnes dignes de confiance.