ATELIER PREPARATOIRE D'UN PROJET DE PLAIDOYER SUR LA CRISE DE FRIA

Après plus de 2 ans de crise sans aucun espoir de fin prochaine, la société civile, grâce au soutien technique et financier du PROJEG, se mobilise autour d'un projet de plaidoyer pour amener les décideurs à trouver une issue rapide et favorable.

Pour accompagner le consortium ARSYF-CEGUIFED-ADREMGUI dans cette démarche, plusieurs personnalités ressources ont fait le déplacement de Fria pour jeter les bases de ce plaidoyer qui servira de moyen d'action au service des travailleurs et des populations meurtris de Fria, sur trois thématiques: l'Education, la Santé, l'Eau et l'Energie. Une brochette de participants issus pour la plupart de la Société civile: le Président du CNOSC Dr Dansa KOUROUMA, ses collègues de toute la Basse-côte, les représentants des Syndicats, la plate-forme Publiez Ce Que Vous Payez, la PCUD, l'Association Nationale des Communes de Guinée, etc. Le tout encadré par deux consultants en la personne de Dr Thierno Ousmane WANN et Mr Augustin Raymond GNIMASSOU.

Après l'installation des participants et du contexte, les travaux ont démarré par la présentation de données de base sur les secteurs ciblés (éducation, santé, eau et énergie) par les services de l’Education et de la Santé de Fria des données de base sur les conséquences de la crise.

L'Education ! Justement ! Le DPE, dans son rapport a présenté la situation difficile des écoles publiques: l'arrêt de l'usine a occasionné une affluence des effectifs du privé vers le public alors qu'il ne s'y était nullement préparé. Manquant de moyens, les besoins en matériels (notamment en tables-bancs) sont criards. A cela, sa Direction a enregistré plus de 40 demandes de mutation vers d'autres préfectures ! Le Directeur préfectoral de la Santé a ensuite dressé le tableau de bord en matière de santé établi par ses services. On note qu'en comparaison avec les années 2010-2011, les nombres de consultations médicales a baissé de près de 15 000 cas sur la période 2012-2013. Un paradoxe quand on sait que la population est censée croitre. Cet état de fait qui a entrainé une baisse substantielle des recettes une hausse de la mortalité. Les seuls indicateurs qui sont restés au vert sont ceux qui sont pris en charge par l'Etat et qui sont gratuits: accouchements et césariennes.

Concernant l'énergie, plus besoin de rappeler que la ville est plongée dans le noir depuis le 18 janvier 2013. L'eau soufre à la fois de qualité et de desserte régulière. La porte-parole des femmes a brossé les difficultés auxquelles les femmes font face aujourd'hui pour survivre et assurer le minimum à leurs familles. Car aujourd'hui, ce sont principalement elles qui contribuent à la popote. Le conseiller stratégique d'ARSYF, le doyen Ibrahima Talibé ''Bébel'' DIALLO et les représentants du syndicat RUSAL et des syndicats nationaux ont aussi enrichi les débats par de brillantes prestations.

Les travaux se déroulés avec la promesse faite par les participants de s'engager pleinement dans cette action. Dr Dansa le rappelait d'ailleurs en ces termes: " le plaidoyer ne résume pas à quémander mais à proposer. Car la Société Civile est avant tout une force de proposition. Le CNOSC ne ménagera aucun effort pour aider les acteurs à mieux identifier les actions, à mieux structurer les interventions." Et comme inscrit dans l'agenda, les participants ont défini les rôles et responsabilités de chaque partie prenante, les actions à mener et l'identification des publics cibles selon un chronogramme précis. Ce qui est venu mettre un terme un terme aux travaux de cet atelier sur lequel sont fondés beaucoup d'espoirs. Note d'espoir concrétisée par la signature d'une pétition à la cause des friakas.

Notons que cet atelier, snobé par le Patronat, s'est tenu deux jours avant l'expiration d'un préavis de grève générale brandi par les Syndicats nationaux. Grève générale dont l'un des points de revendications concerne la reprise des activités à l'usine de Fria et le statut de ses travailleurs.